Nous avons aujourd’hui quitté la Lettonie sous un soleil de plomb, laissant notre palace et l’opulente Riga, ses 4X4 aux vitres teintées conduits par des blondes aux verres fumés, pour des campagnes moins ostensibles mais plus réalistes.
Avant cela, un détour par le Musée de l’Occupation, ou plutôt des occupations, pour nous rappeler les jours moins radieux de ces républiques. La Lettonie, comme l’Estonie et la Lithuanie furent des états indépendants en 1920, après avoir été sous le joug tsariste, puis ensuite occupés par les troupes sovietiques, voyant les ressources confisquées, la collectivisation forcée, les purges et déportations d’opposants. Au point d’accueillir les allemands pendant la guerre en libérateurs. Avant de vite déchanter: purges, campagnes antisémites, isolement, tortures, déportations. Puis après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les soviets sont revenus pour reprendre où ils en étaient. La Tchéka, le NKVD et autres polices secrètes mettant le pays et l’opposition en coupe réglée.
La Lettonie fut donc occupée de 1940 à 1991, jusqu’à la perestroika. L’écart entre ce passé lourd de drames, de restrictions matérielles et de liberté et ce que l’on a vu en ville nous saute à la figure: batiments flambants neufs, beautiful people, voitures de luxe partout. Et bien entendu aussi les gueules cassées en périphérie, les maisons en ruines, comme si une classe moyenne peinait à émerger. Néanmoins, le pays semble solide et rénové dans son infrastructure (routes, transports en communs, télécoms…)
Nous quittons donc Riga et la Lettonie pour la voisine Estonie, en direction de Pärnu, une station balnéaire de la Baltique. Sorti de Riga c’est la campagne à la ville: à peine franchie la ville on traverse une vaste zone non de banlieue, mais d’enchevêtrements de lotissements forestiers, de belles maisons en bois, alignées en bord de mer avec de grands jardins. Beaucoup de maisons en travaux aussi, comme si de nombreuses restaurations avaient été entamées récemment.
Nous avons expérimenté notre premier ennui mécanique au cours d’un trajet si efficacement calculé: une voiture bourrée d’électronique, c’est bien, mais c’est comme un ordinateur, ça bug, et quand ça veut pas, ça veut plus ! En pleine route droite, entourés de sapins, une ligne droite longue comme un jour sans pain, et tout se met à clignoter, bipper, et à couper le moteur ! Sur le coup ça gène un peu. Puis comme un ordi, on coupe, on attends, on redémarre et ça repart. Jusqu’à quand ?!
Puis nous arrivons à Pärnu, découvrons notre nouveau gite. L’endroit est calme, peut-être trop, très familial. La plage sera notre point de chute pour les deux prochains jours.
Découvrir les joies du bain dans la Baltique est à portée d’orteils.
Bonne route sans panne de préférence
J’espere que l’eau n’est pas trop chaude pour le bain