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12 août : Une très longue journée.

C’est avec joie que nous préparons nos bagages ce matin en périphérie de Narva pour rejoindre Saint-Pétersbourg. Avec un peu de chance on arrivera à temps pour récupérer Frédérique à l’aéroport.

Nous arrivons à Narva et nous garons dans la file d’attente pour les véhicules. Après ¾ d’heure d’attente, nous sommes face à la barrière du poste frontière. Mais il y a un problème, nous devons obtenir un papier pour franchir cette barrière. Ce papier est en fait une taxe qu’il est nécessaire d’acquitter pour franchir la frontière. On ne peut pas la payer sur place, il faut se rendre à un bureau à l’autre bout de la ville pour la régler. Une fois le bureau trouvé, et la taxe de 20 € payé, nous reprenons le chemin de la frontière où cette fois-ci nous parvenons à franchir la barrière. On nous demande alors nos passeports et les papiers du véhicule. Nos papiers sont en règle, mais pas ceux du véhicule. Nous avons des copies alors que l’on nous annonce que coté russe on nous demandera des originaux, cela ne va pas. Bien sûr nous tentons de négocier mais cela n’abouti pas. Si nous voulons continuer vers Saint-Pétersbourg, nous sommes obligés de laisser notre voiture derrière nous. On fait alors demi tour pour nous mettre en quête d’un parking suffisamment sécurisé pour y laisser la voiture 5 jours. Nous jetons notre dévolu sur celui du « central hôtel », petit hôtel situé à 500 mètres à pieds du poste frontière. Une fois ce problème réglé, il nous reste toujours à nous rendre à Saint-Pétersbourg. Deux possibilités s’offre à nous : Soit nous prenons l’unique train allant de Narva à Saint-Pétersbourg (départ à 20H) le soir même, Soit nous tentons de louer une autre voiture de l’autre coté de la frontière. Le coût d’une voiture à cinq nous parait inférieur à celui de 5 tickets de train et d’une journée perdue dans la très triste ville de Narva. Mais rien ne nous indique que nous trouverons de l’autre coté du fleuve une agence de location de voiture. Nous décidons donc d’envoyer une expédition de 2 personnes de l’autre coté de la frontière pour voir ce qu’on y trouve. Olivier et moi-même en sont tandis que Karine, Fabien et Jord nous attendrons avec les bagages au restaurant Salvador (en hommage à Salvador Dali). Le temps commençait à se couvrir. Nous étions prêt à glisser en plein surréalisme.

C’est donc sous une pluie battante qu’Olivier et moi repartons vers le poste frontière. Après un peu d’attente du coté Estonien, c’est rempli d’espoir que nous traversons le pont qui franchi le fleuve Narva en direction du poste frontière russe. Nous y remplissons (encore) un papier d’entrée dans le territoire russe. Et finalement nous voilà en Russie. Seulement du coté russe, la ville la plus proche c’est Ivangorod et à pieds cela fait loin. En demandant notre chemin à une tenancière de parking, celle-ci nous commande un taxi pour nous rendre à Ivangorod. Le taxi arrive et nous essayons de lui faire comprendre que nous cherchons une agence de location de voiture. Cela prend un peu de temps, car coté russe, absolument personne ne parle anglais. Le taxi nous dit qu’il n’y a pas d’agence de location de voiture à Ivangorod, il faut aller à 150 km, à Saint-Pétersbourg pour en trouver une ! Nous demandons alors au Taxi combien il nous prendrait pour faire le trajet. 3 000 roubles pour une voiture, soit environ 54 €, ce n’est pas un mauvais deal et nous réservons deux voitures pour passer  prendre notre groupe à 17H15 derrière la frontière et tous nous emmener à Saint-Pétersbourg.  Olivier et moi franchissons alors la frontière pour récupérer nos amis et nos bagages. Nous sortons alors du territoire russe. Stupide erreur.

Une demi-heure plus tard, bagage sur le dos et sourire aux lèvres, nous nous présentons de nouveau au poste frontière Estonien. Fabien, Jord et Karine passent sans encombre. Mais il y a un problème. Nos visas à Olivier et moi-même ont expirés. En effet même si ils couvrent une période du 12 au 16 août, ils ne sont valables que pour un seul passage à la frontière. Or nous sommes entrés et sortis du territoire russe. Notre visa est donc terminé. On nous apprend donc qu’il nous faut un nouveau visa pour entrer en Russie. Nous discutons, nous tentons de négocier, mais les autorités estonienne nous disent que ça ne passera pas coté russe. De son coté, le groupe de Fabien tente de négocier avec les autorités russes pour nous laisser passer, mais finalement rien n’y fait et ils doivent prendre leur taxi pour Saint-Pétersbourg à temps.

Olivier et moi sommes bloqués coté Estonien. A ce moment commence la période recherche d’adresse/coup de téléphone. Nous avons contacté ou tenté de contacter :

L’ambassade de France à Moscou : qui n’a jamais répondu au 3 numéro auxquelles on l’a contactée (à 16H30 on a fini de bosser ?).

L’ambassade de France à Tallin : qui n’en avait rien à faire

Le consulat de France à St-Petersbourg : qui n’a jamais répondu aux 2 numéro que nous avions

L’ambassade de Russie à Paris : nous a répondu et nous a apporté une forme de soutien, principalement en nous donnant les numéros des consulats russes à Narva et Tallinn.

L’alliance Française à Moscou : n’a jamais répondu.

Le consulat Russe à Narva : qui nous a dit que nous pouvions refaire un visa, mais que cela prendrai dix jours.

Après avoir squatté le poste frontière, Olivier et moi nous réfugions dans l’Hôtel de ville de Narva pour continuer nos coups de fil. Là un certain monsieur Konovalov, chargé des relations internationale, parlant parfaitement anglais et russe, nous prends en pitié et tente de nous aider. Mais il commence à être tard et les bureaux finissent par fermer. Et même lui s’avoue vaincu.

C’est donc le moral dans les chaussettes que nous nous apprêtons à passer une seconde soirée dans l’horrible citée de Narva. De son coté,Frédérique, tout juste arrivée de Paris, tente de se rendre au consulat Français de St-Petersbourg, mais il est fermé.

Notre seul vrai espoir sera le lendemain matin, la possibilité de contacter le consulat de Russie à Tallin.

Nous prenons donc avec Olivier une chambre à l’hôtel où nous avions laissé la voiture. Sans joie, nous dînons au restaurant Salvador et décidons d’aller au cinéma pour nous changer les idées. C’est ainsi que nous sommes allés voir la dernière production des studios Pixar : « Là-haut » en russe sous-titré Estonien.

Ragaillardi par ce bon film nous décidons de retenter notre chance vers 23H00 pour passer la frontière. On part du principe que les équipes ont changé et que de nuit les douaniers auront moins envie de se prendre la tête. On fait le check-out de notre chambre en précisant que nous risquons de revenir et repartons sac sur le dos à l’assaut de cette frontière.

Contrairement à ce qui s’était passé plus tôt nous traversons le poste estonien sans encombre et avec une lueur d’espoir commençons le siége du poste frontière russe.

Notre stratégie est au point, nous avons un peu modifié notre histoire : Nous racontons que nous avons franchi le poste russe une première fois mais que nous nous somme aperçu que j’avais oublié mes médicaments à Tallinn. Médicaments qui pour un asthmatique tel que moi sont vitaux, d’autant plus que j’étais malade. Bien sûr nous ne parlerons que anglais et pas un mot de russe, et nous la jouerons “gentils idiots”.

Le siége commence. A son guichet, Olivier ne semble pas rencontrer de problème, mais au mien l’agent commence à me faire comprendre que mon visa est périmé. Je fais comprendre en anglais que mon visa est bon (les dates sont bonnes) et que j’étais malade. L’agent va voir sa collègue et lui signale le problème. Elle ne sait pas. Elle nous explique. On ne comprend pas. La file d’attente s’agrandi derrière nous et des gens commencent à grogner « françouzki ». Ma guichetière commence à passer des coups de fil pour voir comment débloquer la situation. Les personnes à qui elle téléphone ne lui répondent pas ou pas comme il faut. On nous fait mettre de coté, après avoir tenté de nous convaincre de retourner du coté Estonien. Un petit agent estonien avec une casquette de la taille d’un plat à tarte, vient nous dire (en russe) que nous devons retourner du coté estonien, que notre visa n’est valable qu’une fois, ce que de nouveau faisons semblant de pas comprendre. Finalement un autre agent Estonien habillé de bleu viens nous voir, mais celui-ci parle enfin anglais. C’est le moment d’y aller à fond. Olivier ré explique notre histoire. J’en rajoute une couche devant eux en prenant une bouffée de Ventoline pour qu’ils comprennent que ce n’était pas du pipo et que j’étais vraiment malade. A chaque fois les russes semblent douter, rediscutent entre eux, mais nous disent que nous devons partir. On leur explique que si on fait ça on est coincé car notre avion part de Saint-Pétersbourg. Les douaniers doutent et nous demandent de leur montrer le billet d’avion. Je vais le chercher au fond de mon sac en vidant par terre toutes mes affaires (toujours plus de pathos). Je leur montre mon billet et ils semblent un peu décontenancés. Ils rediscutent entre eux, mais finalement nous disent à nouveau de retourner nous procurer un nouveau Visa en Estonie. Olivier leur ré explique que nous n’aurons pas le temps d’attendre 10 jours un visa alors que notre avions décolle dans 4 jours. « Nos femmes nous attendent de l’autre coté de la frontière, nous ne partirons pas, mettez nous en prison mais nous ne partirons pas » proteste Olivier. Après 1H30 de ce petit manège nous finissons par lâcher l’affaire, certains que les russes ne céderons pas et rentrons dépités à l’hôtel.

Nous nous couchons fatigués et énervés, mais avec tout de même le sentiment d’avoir fait notre maximum et surtout de ne pas être seuls. Durant toute la journée nos amis nous ont apporté leur soutient, et les encouragements et propositions de nos « femmes » nous ont beaucoup aidé moralement. Les personnes de bonnes volontés, on les à trouvés plutôt du coté des ambassades russes qui ont souvent sues bien nous orienter. En revanche coté administration française, nous avons eu au mieux des gens qui ne savaient rien et au pire des gens qui n’en avait rien à faire de notre histoire, quand on voulait bien nous répondre, bien sûr.

Demain est un autre jour…

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